Comment régler son arc

Il s’agit de la distance, arc bandé, entre la corde et le creux de la poignée, mesuré à l’aide d’une équerre, perpendiculairement à la corde. Voici les valeurs de base de band, dépendant de la taille de l’arc (non valable pour les tradi, se référer aux normes fabricant) :

• 54 pouces : 15 à 18,5 cm
• 58 pouces : 17 à 20,5 cm
• 64 pouces : 20 à 21,5 cm ;
• 66 pouces : 21 à 22,5 cm ;
• 68 pouces : 22 à 23,5 cm ;
• 70 pouces : 23 à 24,5 cm ;
• 72 pouces : 24 à 25,5 cm.

Ses données ne sont qu’indicatives, en réalité, il faut toujours se référer aux données constructeur de l’arc. Celles-ci peuvent légèrement varier par rapport à ces valeurs de base. Un autre indicateur est le bruit des branches au lâcher : il ne faut pas de claquement, ou le plus ténu possible. S’il y a claquement, il convient d’augmenter le band en vrillant la corde, tout en restant dans la fourchette donnée par le fabricant.

Si nous récapitulons, pour régler le band, il te faut connaitre la hauteur de ton arc. Tu règles alors le band à mi-valeur de la fourchette donnée par ton constructeur en vrillant ou dévrillant la corde. Tu tires et ajustes le band en fonction du son que produit ton arc au lâcher.

À savoir : certains archers recurve mesurent le band entre la corde et le berger, c’est aussi correct, puisque celui-ci est en axe par rapport au creux de la poignée !

Astuce : un indicateur direct d’un band adapté à ta configuration est la façon dont la corde touche le ventre de l’arc près des poupées. À band bien réglé, la corde doit être en contact avec les branches sur minimum 5cm et maximum 10cm (sauf en longbow et flat bow, arcs sans courbure).

Aussi lié à la corde, ce réglage est le résultat de la différence entre deux mesures : distance entre la corde et point d’insertion de chaque branche. En soustrayant la mesure réalisée à la branche du haut à celle réalisée à la branche du bas. Pour un classique ou un arc nu, le résultat doit être compris entre 2 et 6mm, sauf indication contraire du constructeur. Pour un poulies, le résultat doit être nul !

Pour réduire le tiller, il convient de visser le chariot de la branche du haut, ou desserrer celui du bas. Inversement, pour l’augmenter, il faut visser le chariot du bas ou desserrer celui du haut.

Changer légèrement le réglage du tiller peut permettre de réduire les vibrations ressenties au départ de la flèche, tout en assurant un départ de celle-ci dans l’axe vertical de l’arc. Un tiller mal réglé peut entraîner des problèmes de réglage en latéral, des vibrations et une usure accélérée ou anormale des branches et des chariots de la poignée.

À savoir : les arcs de dernière génération tendent à avoir une tiller proche de zéro, grâce à une conception différente de la poignée.

Sais-tu pourquoi… le tiller recurve doit être positif alors que le compound est nul ? Pour savoir cela, il faut comprendre la raison d’un tel réglage : synchroniser le départ (et donc le travail) des deux branches. 

En recurve, la prise de corde est un peu plus bas que l’axe médian de celle-ci, la branche du bas est donc plus sollicité, davantage tractée. Pour compenser ceci, on augmente de façon mécanique la traction de base exercé par la corde sur la branche du haut (la mesure est supérieure à celle du bas pour obtenir un tiller positif). On équilibre ainsi la force exercée sur les deux branches.

En compound, la prise de corde se fait sur l’axe médian de la corde, via le crochet du décocheur qui s’ancre au D-Loop. La traction est donc égale sur les deux branches, lesquelles sont synchrones !

Il est la rampe de lancement de ta flèche, rien moins que ça. Le repose-flèche se doit donc d’être parfaitement positionné et fixé solidement.

Pour un recurve ou barebow, la tige du repose-flèche doit être à l’horizontale. Certains modèles présentent une légère flexion en bout de tige, évitant la chute de la flèche en cas de mauvaise prise de corde (et donc réservé aux débutants !). La hauteur de réglage de la tige doit permettre au tube d’être parfaitement dans l’axe du berger button.

Pour un poulies, la question est plus épineuse puisqu’il existe moult sortes de repose-flèche : langue de vipère, corne de taureau… l’important est que le fut de la flèche passe dans l’axe du trou de fixation du repose-flèche.

En termes de réglage latéral, pour un recurve, la tige doit soutenir la flèche à hauteur du berger, sans dépasser sur le côté du tube de plus de 2mm. Il convient donc de couper la longueur excédante le cas échéant.

En compound, le latéral du repose flèche agit directement sur l’axe de sortie de la flèche. Il faut donc le régler pour que le tube soit en parfait alignement avec la corde et l’axe vertical de l’arc.

À savoir : repose flèche à coller ou à visser, chacun à son favori ! En termes de fixation, si tu tires sans berger, opte plutôt pour un repose-flèche à coller, car pour ceux à visser, le berger sert de second point d’ancrage et assure donc la stabilité du repose flèche !

Astuce : ta flèche tombe de ton repose-flèche, que faire ? Oublie de suite l’idée de tordre ou d’incliner la tige de ton repose-flèche ! Une flèche qui tombe alors que la tige ressort correctement sous le tube est le signe d’une mauvaise prise de corde (enroulement). Il faut donc travailler ce point technique : au travail !

De son petit nom le « détalo », il est souvent nommé par association repère d’encochage. Alors qu’en réalité, les repères d’encochage (nock-set par exemple) sont placés grâce à la mesure du détalonnage !

Pour se faire, il te faut une équerre de réglage que tu places sur la corde, la partie longue venant reposer, sans appuyer, sur le repose flèche (comme le ferait ta flèche). 

Le repère d’encochage du bas est, de base, placé 5mm au-dessus de l’axe horizontal passant par la corde et le repose-flèche (matérialisé par le bas de la règle de ton équerre. En compound, le repère du bas se place sur cet axe « zéro ». Le repère du haut se place en fonction de ta largeur d’encoche.

Puis vient le temps du peaufinage : tu tires sur un visuel à 30 m (18 m pour les novices), des flèches empennées et non empennées. Elles doivent toutes arriver à la même hauteur, à 3cm près. S’il y a une différence de hauteur d’impact entre les flèches avec plumes et celles sans, il convient de rectifier :

• Baisser les repères si les non empennées sont plus basses,
• Monter les repères si les non empennées sont plus hautes.

À savoir : si tes repères sont à plus d’1cm d’écart de l’axe zéro, c’est qu’il y a un problème de spin de tes flèches (non adaptées). 

Astuce : avant de poser tes repères définitifs, utilise du scotch, facilement repositionnable ! Et laisse toujours 1 à 2mm supplémentaires en cas de repères nock-set métalliques, pour éviter qu’ils pincent tes encoches (marge à appliquer au repère du bas de préférence).

Ce réglage est indispensable pour assurer un départ de flèche dans l’axe de l’arc tout en minimisant ses oscillations latérales. Par défaut, sur un arc tout juste sorti de l’usine, l’alignement doit être correct. Mais avec une poignée d’entrée ou de milieu de gamme, les imprécisions de moulage et d’usinage peuvent jouer des tours !

Première étape, le contrôle d’alignement ; il se fait avec l’arc bandé et avec la stabilisation si tu en utilises une. Il faut vérifier que la corde passe bien sur l’axe central des branches et de la poignée, matérialisé par les vis de serrage des branches.

Si la corde n’est pas parfaitement dans l’axe vertical de l’arc, il faut jouer sur le réglage latéral des branches, au niveau des chariots d’insertion de la poignée. Pas de règle universelle ici, chaque constructeur a son concept et, parfois, divers modèles d’une même marque ont un système de réglage différent. Seule solution : faire faire ce réglage en archerie par un professionnel ou en club avec l’aide d’un entraineur ou d’un archer aguerri.

À savoir : certaines marques (notamment Sébastien Flute), proposent des arcs dont le réglage latéral se fait via le même vis que pour le réglage de puissance et, donc, du tiller. Il s’agit d’un système de vis asymétrique, une véritable purge en termes de réglage car avec une seule action sur un seul vis, tu vas jouer sur la puissance de ton arc, la valeur du tiller et l’alignement des branches… à proscrire absolument !

Astuce : les cales beiter sont vivement conseillées pour réaliser tous les alignements verticaux de l’arc (branches et flèche). Une paire minimum, tu places chaque cale à mi-hauteur de chaque branche. Le marquage des cales matérialise l’axe central des branches, rendant le contrôle plus aisé.

Ce réglage est intimement lié au berger et à l’alignement des branches, dont il dépend pour être réussi. Il s’agit de s’assurer que la flèche passe par l’axe vertical de l’arc pour une sortie optimale.

Pour réaliser le contrôle et éventuels ajustements, il te faut bander ton arc, y mettre la stabilisation et le viseur si tu en as, le berger button et, bien sûr, une flèche. Le viseur doit être en position latérale neutre (et la tige de l’œilleton à mi-course dans l’axe vertical du viseur en cas de viseur micrométrique).

Tes branches doivent être parfaitement alignées, assurant que la corde est parfaitement dans l’axe vertical de l’arc. La corde doit passer par le centre de l’œilleton du viseur également, règle-le au besoin. Un fois toutes ses conditions remplies, il ne te reste plus qu’à vérifier que la flèche est alignée avec la corde. Tu as une marge d’erreur d’une demi-pointe vers l’extérieur (vers la gauche pour un droitier, vers la droite pour un gaucher).

Si ce n’est pas le cas, il te faut jouer sur la sortie de berger pour repousser ou rapprocher la flèche de l’intérieur de la fenêtre de l’arc.

À savoir : si tu tires avec clicker, il te faut le mettre avant de commencer ce réglage. En outre, cet alignement est impératif avant d’entamer tout réglage du berger button !

Astuce : utilise des cales beiter pour faciliter ton réglage. Une paire, chaque cale placée respectivement sur une branche, à mi-hauteur, dont le marquage matérialise l’axe médian des branches.

C’est un petit accessoire de réglage fait d’une tige filetée, de bagues de réglage et serrage, d’un piston et d’un ressort qui se cache sous cet anglicisme. Le berger, de son petit nom, est fixé à travers la fenêtre d’arc, à hauteur du repose-flèche. Son utilité réside dans le fait qu’il stabilise le vol de la flèche en réduisant ses oscillations latérales, grâce à son système de piston à ressort.

S’il en existe plusieurs gammes et modèles, mieux vaut y mettre le prix, sinon tu devras le changer très souvent et le réglage ne sera pas fiable sur moyen terme ! Par principe, privilégie ceux disposant de deux bagues avec une tige interne pour réglage fin. La première sert à gérer la sortie de berger (de combien de millimètre le piston ressort côté repose-flèche), la seconde à réaliser un réglage de base. La petite tige filetée située à l’intérieure de la deuxième bague sert à régler plus finement le serrage du ressort interne et donc la souplesse du piston.

Côté réglage, celui-ci peut se faire de deux manières.

En dégrossissage : à une distance à laquelle tu groupes bien tes impacts (idéalement entre 20 et 30 m), tu tires un minimum de 6 flèches sur un visuel de 5-10cm avec ton viseur en position latérale neutre. Tu assouplis ou durcis alors le berger jusqu’à ce que toutes les flèches atteignent le visuel.

En réglage précis : sur une bande de 5-10cm de large sur un minimum de 40 cm de haut, viseur en position latérale neutre, tu tires une flèche à des distances croissantes de 5, 10, 15, 20, 25 et 30m. Le réglage hauteur de ton viseur ne doit pas être touché, règle-le pour une distance de 20m si tu vas jusqu’à 30m, ou 15m si tu t’arrêtes à 20m. Tes impacts doivent former une ligne verticale dans le visuel. Si ce n’est pas le cas, il te faut, en fonction du schéma obtenu, durcir ou assouplir le berger, ou encore régler la sortie du piston.

À savoir : le berger button ne sert pas de réglage latéral, il doit compenser l’effet « fishtailing » de ta flèche. Si après réglage, tes impacts sont systématiquement décalés en latéral sur de nombreux tirs et sous différentes conditions de luminosité, il convient de vérifier le réglage du berger. En outre, le berger n’aura d’effet positif sur le vol de tes flèches que si celles-ci sont parfaitement adaptées, c’est-à-dire coupées à ton allonge, bien spinnées et bien empennées.

Astuce : le réglage de la souplesse du berger est du à un serrage plus ou moins important de la seconde bague. Mais si ceci ne suffit pas à atteindre la souplesse ou la dureté voulue, il existe des ressorts de différentes souplesse.

L’alignement des poulies t’assure une propulsion de la flèche limitant les oscillations latérales. Elles doivent donc être alignées dans l’axe de la corde et, pour se faire, il te faut jouer sur le vrillage des câbles en V (où ils s’ancrent de part et d’autre de la poulie).

Pour contrôler l’alignement d’une poulie, il te suffit de plaquer une flèche le long de celle-ci et de vérifier que la corde (pas les câbles !) est parallèle au fut. Si ce n’est pas le cas, il te faut vriller le câble en V du côté idoine :

• ta flèche à droite de la corde s’en éloigne : vriller l’extrémité droite du câble ;
• ta flèche à droite de la corde s’en rapproche : vriller l’extrémité gauche du câble.

Une fois l’alignement parfait obtenu, tu dois synchroniser tes poulies. Cela signifie que les deux passent le pic et arrivent en butée au même moment. Si une poulie arrive en blocage avant l’autre (en avance), tu dois vriller le câble qui y est accroché. Si l’une arrive en blocage après l’autre (en retard), tu dois dévriller son câble.

L’allonge est définie par ta taille, mais surtout par ton envergure (longueur de tes bras et ouverture maximale atteignable en pleine traction). Qu’est-ce donc que ce réglage ? 

Mécaniquement, l’arc à poulie est conçu pour que les poulies effectuent une rotation, décuplant la puissance développée, au passage du « pic », le point de traction qui intervient quelques millimètres avant ta prise de contact au visage. Au point de contact, tu dois être en pleine allonge. Pour ce faire, il convient de régler l’allonge de ton compound !

S’il est au-dessus de ton allonge, tu n’auras pas passé le pic ou sera au-dessus, donc en position instable du point de vue de l’arc. S’il est en dessous, tu seras bloqué dans ta traction avant d’atteindre tes contacts et ta pleine allonge, tu seras instable musculairement parlant.

Le réglage d’allonge est lié à la dimension des poulies également et le faire varier peut changer sensiblement la puissance tirée. Pour augmenter l’allonge, il convient de vriller les câbles ou dévriller la corde. Pour la réduire, il faut à l’inverse dévriller les câbles ou vriller la corde.

À savoir : des repères d’allonge sont marqués sur chaque poulie et il convient que le même repère soit atteint sur les deux poulies. En outre, mieux vaut ne pas dépasser ½ pouce de différence entre les longueurs finales des câbles et de la corde de celles préconisées par le constructeur.

Astuce : pour les réglages d’arc à poulies, de façon à éviter tout bris et à respecter la géométrie de l’arme, effectue-les toujours à l’aide d’une presse !