Découvres les techniques de tir à l’arc pratiquées et enseignées à Angoulême
Comme pour les arcs, il y a autant de techniques pour tirer à l’arc que de cultures dans le monde. Certaines sont massivement pratiquées cependant et, surtout, reconnues par la World Archery, la fédération internationale de tir à l’arc.
Si nos archers angoumoisins sont nombreux à pratiquer le tir olympique, en arc classique, nous commençons à avoir également quelques archers poulies et avons, de longue date, des pratiquants de l’arc chasse et de l’arc droit.
Si tu débutes, ton initiation au tir à l’arc se fait en arc nu. L’objectif est que tu te familiarises avec l’arc, sans avoir à te soucier d’éventuels accessoires. Tu démarres donc avec arc, flèches et protège-bras. Et, peu à peu, nous t’initions à l’utilisation de tous les équipements de l’archer classique.
Après une année à travailler les bases de la technique et à te les approprier, tu achètes ton arc et c’est donc le moment de choisir : arc nu, viseur, arc à poulies, arc traditionnel… quel que soit ton choix, nous t’enseignerons la technique de tir à l’arc qui va avec !
Les fondamentaux du tir à l’arc : base commune pour tous les arcs
C’est pourquoi tu commences avec un arc très simple, parce que les fondamentaux sont les mêmes quelle que soit ton arme et les disciplines que tu pratiques. Au terme d’une première année de tir, non seulement tu maîtrises ces bases, mais tu commences en plus à te les approprier.
La posture
Tout commence par la posture, car d’elle découle la gestuelle. Nous disons toujours qu’il faut être fier d’être archer ! En effet, il faut se tenir droit, les pieds légèrement écartés, parallèles ou en ouverture selon ton confort perso, et redresser les épaules et la tête. Grâce à cela, tu places ton corps dans une position optimale d’équilibre, tu t’ouvres pour exploiter ton allonge au maximum et tu libères les muscles du dos qui participent à l’armement.
Quand ton corps a enregistré cette posture et que tes muscles se sont renforcés en fonction, il t’est possible de tirer dans n’importe quelle condition et d’adapter ta position à un terrain accidenté et à des couloirs de tir encombrés.
Le mouvement
Nous parlons de mise en tension continue et fluide. Quand ton bras d’arc est tendu vers la cible, ta main de corde va armer ton arc régulièrement à l’aide des muscles de ton bras pour commencer. A l’approche de ton visage, les muscles de ton dos entrent en action. Tu ralentis et ton dos prend finalement complètement le relais, ton bras de corde se relâche et entraîne le relâchement de tes doigts et donc la libération de la corde.
Tu vois bien que tirer et lâcher la corde ne sont pas deux actions différentes, mais sont la continuité de ton armement. Tout au long de cette mise en tension, l’effort musculaire va en augmentant, ce qui fait que ton lâcher est naturellement dynamique et régulier !
Les placements
Nous allons survoler cette partie, car c’est ici que les techniques afférentes à chaque arc diffèrent. Ce que tu dois savoir, c’est qu’il te faut des placements identiques à chaque flèche et confortables pour un tir régulier.
Il y a le placement du bassin, en rétroversion grâce à la contraction des abdominaux et des muscles fessiers, qui assure ta stabilité.
Puis le placement des épaules, basses pour libérer les muscles dorsaux.
Ensuite le placement du coude de ton bras d’arc, verrouillé pour s’effacer, qui ne gêne pas la corde et te permet de soutenir avec moindres efforts la pression de l’arc dans ta main lors de la mise en tension.
Après vient le placement de la main d’arc dans la poignée, relâchée, placée à 45° par rapport à l’axe vertical de l’arc, avec comme point d’appui l’éminence thénar, l’épais muscle de la première phalange de ton pouce.
Encore le placement de ta tête, bien droite et totalement tournée vers la cible, qui te permet de viser et de prendre tes contacts.
Enfin les placements au visage, contacts cités ci-dessus, variables d’une technique de tir à l’arc à l’autre !
Le tir au viseur, la technique des tireurs olympiques
C’est le plus pratiqué dans le monde, car il est médiatisé et représenté aux Jeux Olympiques. Le tir au viseur tel qu’il t’est décrit ici concerne l’arc classique, il diffère légèrement du tir au viseur poulies que nous abordons plus loin.
Les contacts au visage se font avec la main de corde et la corde elle-même. La main vient se placer sous la mâchoire tandis que la corde doit toucher le bout de ton nez. La flèche se retrouve ainsi à l’horizontale par rapport au sol, l’encoche sous ton menton à pleine allonge.
La visée s’effectue avec l’œilleton du viseur uniquement, que tu règles en hauteur et latéralement dans le sens de l’erreur. C’est-à-dire que pour recentrer tes flèches arrivant trop haut et légèrement à droite, il te faut remonter le viseur et le décaler à droite.
Pour finir, l’alignement de la corde avec l’axe central de l’arc est primordial. Tu l’obtiens en alignant, à pleine allonge, ta corde avec le bord interne de la fenêtre d’arc.
Le tir au viseur compound, l’action du décocheur
Pas de palette en tir poulies, car c’est le décocheur que tu tiens qui vient saisir le D-loop, lui-même fixé à la corde de part et d’autre du détalonnage. Les placements au visage sont aussi différents en fonction du type de décocheur que tu utilises.
À savoir que le réglage de ton allonge se fait via les poulies de l’arc, tu as donc toujours la même longueur de trait. Si tu ne trouves pas ton contact habituel en pleine allonge, c’est que ta tête, ton épaule ou ton bras d’arc son mal positionnés !
Enfin, l’alignement entre corde et scope doit être parfait, plus encore que l’alignement corde/fenêtre d’arc en classique. C’est pour cela que tu peux ajouter une visette à ton arc, un petit anneau de visée qui se fixe entre les brins de la corde.
Décocheur de pouce
Comme son nom l’indique, la détente de ce décocheur est actionnée par le pouce. Le corps du décocheur se place dans ta paume et sa forme est étudiée pour que tu le maintiennes avec au moins l’index et le majeur. C’est le dos de ta main qui vient au contact de ta joue.
Décocheur d’index
L’appui sur la détente de ce modèle est fait par ton index. Le corps du décocheur est plus petit que celui de l’autre type, parfois il s’agit d’une simple tige métallique, mais il vient également dans la paume de la main et est maintenu en place par une dragonne poignet. Le contact au visage est pris par le pouce et le côté de ton index.
Le tir en arc nu ou l’art du « barbowtage »
Si tu as choisi de tirer sans viseur, la technique change sensiblement au niveau de la prise de corde et des contacts au visage. La visée est elle aussi différente et dépend de multiples facteurs dont ta puissance, la distance de tir, ton confort, etc.
La corde est, sur les distances intérieures de 15 à 18m, prise sous le point d’encochage, généralement à 1 ou 2cm en dessous. Ce sont les bouts des doigts — index, majeur et annulaire — qui viennent au contact du visage. A distance réduite, le placement le plus courant est contre la joue, l’index calé sous la pommette.
Viser en arc nu revient à aligner la flèche entre ton œil et le centre de la cible, de telle façon que celle-ci se résume à un point au centre de la cible. Voici la configuration idéale et la plus sûre. Dans les faits, pour des questions de confort visuel et de distance de tir, c’est la visée pointe de flèche qui est employée. L’encoche vient en dessous de la ligne de visée, tu places l’encoche au centre de ta cible et tu lâches.
Très bien, maintenant comment t’adapter à un changement de distance ? Dans un premier temps, tu ne touches pas à ton placement au visage, il doit idéalement être identique qu’importe la distance, tu ne contre-vises pas non plus, sauf cas exceptionnel (très grande distance, vent…).
Tu joues sur la hauteur de prise de corde : c’est le barbowtage. Si tes flèches sont trop basses, tu remontes tes doigts sur la corde, si elles sont trop hautes, tu les baisses. Si tu montes, tu peux aller jusqu’à prendre ta corde comme au classique, index au-dessus de la flèche, majeur et annulaire en-dessous. Si tu descends, essaies de ne pas aller au-delà de l’équivalent de la largeur de tes trois doigts en dessous du détalonnage (8-10cm), question de mécanique de l’arc.
Si barbowter ne suffit pas, alors tu changes ton contact au visage. Le plus souvent, au-delà d’une certaine distance, tu es amené à prendre ta corde et tes contacts comme au classique, soit un doigt au-dessus et deux en-dessous de la flèche, placement de la main sous le menton. Mais il n’y a pas de règle, tu fais comme tu le sens, c’est le plus important !
Par contre, si tes doigts sont déjà bien bas sur la corde et que tu es toujours trop haut, ou si tu es trop bas et que tes placements sont ceux d’un tir en classique, il te faut contre-viser : trop haut, tu vises plus bas que le centre de ta cible, trop bas, tu vises plus haut.
Le tir instinctif, le plus exigeant et plaisant
La technique de tir à l’arc instinctif est à la fois un réel plaisir à pratiquer et extrêmement exigeante techniquement. Plaisant car il est un retour au source du tir à l’arc, ne nécessite pas de réglage de matériel, de changement de prise de corde, de visée… pas de prise de tête en somme ! Exigeant car il te faut répéter les gestes indéfiniment pour que ton corps les enregistre et ce, à chaque distance qui implique un changement de position.
Changer de position : pourquoi ? Pour atteindre le centre de la cible ! De 10 à 15m, ta position est la même, voir jusqu’à 20 ou 25m si tu tires une grosse puissance. Ta position est sensiblement celle d’un tireur arc nu, les placements au visage près. Ensuite, la distance grandissant, tu ne joues pas sur ta prise de prise de corde ou tes contacts, mais sur la position de ton buste. Tu inclines plus ou moins celui-ci pour changer l’angle de départ de ta flèche et atteindre la cible sur plus grande distance.
Tes contacts au visage doivent être les plus naturels possibles et ne dépendent que de toi. Mais nous te préconisons comme placement le bout de l’index ou de l’annulaire au coin des lèvres.
Et la règle d’or : tu ne vises pas ! Tu ressens, tu essaies, tu ajustes, tu répètes et tu apprends patiemment.