Des arcs pour la compétition et pour le loisir : il y a du choix à Angoulême !

Passer de l’arc prêté par le club à un arc de compétiteur ne se fait pas sur un coup de tête. En premier lieu, qu’est-ce qu’un arc de compétition ? Qu’a-t-il de plus que l’arc d’initiation en bois ?

En vérité, ce terme est aussi vaste qu’imprécis. Tu peux, par exemple, pratiquer le tir à l’arc en concours pendant quelques années avec un arc en bois ; ce qui en fait une arme de compétition par l’usage, mais pas par les performances. Car c’est là qu’est la différence !

D’une meilleure facture, parfaitement adapté à l’archer que tu es et à ta technique de tir, l’arc dit « de compétition » résulte avant tout d’un choix personnel. En effet, si tu es tireur loisir, tu peux tout à fait acheter un arc milieu ou haut de gamme sans pour autant participer à des concours.

Parlons donc plutôt d’arc personnel et voyons ensemble les diverses configurations qui s’offrent à toi ! Et si tu es un peu perdu face à toutes ses possibilités… parles-en à des connaisseurs ! Nos archers angoumoisins les plus alertes sur le sujet sont toujours ravis de partager leurs connaissances.

L’arc classique, ou recurve : l’arme olympique

Tu le connais à travers les Jeux Olympique, l’arc classique, dit recurve par les anglophones, est le standard aux yeux de la Fédération Française de Tir à l’Arc. Les Archers des Valois le choisissent majoritairement, car nous sommes un club devenu « ciblard » les années passant.

S’il n’est pas l’unique choix, il est l’un des plus pointus en matière de réglages (tant l’arc que les flèches) et de technique de tir.

Il se compose d’une poignée sur laquelle viennent se monter les branches, d’une corde, d’un viseur, d’une stabilisation, d’une repose flèche, d’un clicker et d’un berger button. D’éventuels amortisseurs supplémentaires peuvent être montés sur les branches, la poignée ou le viseur pour absorber davantage les vibrations.

L’arc nu, ou barebow : tradition et modernité

Cherche bien, tu l’as déjà rencontré… il ressemble à un classique, mais sans toutes ses antennes et options incompréhensibles ! D’où son nom d’arc nu : son accessoirisation se veut minimaliste.

Tradition car il se tire avec une technique d’arc chasse, une arme dite traditionnelle. C’est un arc qui ne comporte comme accessoires que le repose-flèche, le berger button et un poids à la place d’une stabilisation. Ceux-ci lui sont nécessaires pour un placement de la flèche au centre de l’arc et une bonne réaction au lâcher.

Pas de viseur, donc le réglage en fonction de la distance se fait par « barbowtage ». Ce barbarisme franglais signifie juste que le placement des doigts sur la corde varie selon la distance de tir.

L’arc à poulies, ou compound : technologique

Tu l’as sûrement aperçu dans certains jeux vidéo, films ou séries, il est à l’origine une arme de guerre, détournée pour la chasse. Puis son arrivée sur les pas de tir des clubs va, par la force des choses, en faire un arc de tir en compétition, surtout apprécié en parcours et sur longue distance.

Concentré de technologie alliant puissance et précision, l’arc à poulie est encore plus exigeant quant à ses réglages et la propreté de la technique.

Il se compose d’une poignée sur laquelle se montent les branches, de poulies, d’une corde et de deux câbles, d’un viseur, d’un repose-flèche et d’un stabilisateur. Divers accessoires tels des silencieux, des amortisseurs, un stop-corde, un écarteur de câbles et des viseurs avec loupe et/ou multipoints de visée peuvent compléter sa panoplie. À savoir que tous ses accessoires ne se prêtent pas à toutes les disciplines !

L’arc poulie nu : pour les contrariés et les excentriques

Le poulie nu, c’est l’extraterrestre des pas de tir. Enfin, pas de tous ! Il est très utilisé sur les parcours et par certains chasseur à l’arc. Tu n’as pas dû le voir beaucoup, car il reste une arme peu employée globalement.

Comme le barebow, il ne comporte que le minimum d’accessoires : repose-flèche, poids et, parfois, silencieux de corde.

Ses avantages : sa puissance décuplée, sa stabilité, la facilité à le maintenir en tension et la trajectoire des flèches moins parabolique qu’un barebow. Des qualités très appréciées pour du tir en parcours ou la chasse, des pratiques où tu dois souvent faire avec branches basses, dénivelés, instabilité du sol, etc.

L’arc chasse : un recurve aux racines traditionnel

Comme son nom l’indique, c’est une catégorie d’arc issue d’anciennes armes de chasse. Il est dit recurve, car, comme le classique, il présente deux courbures contrairement aux compounds et arcs droits.

Outre ses origines purement utilitaires, il se veut traditionnel par son emploi surtout. Il est très utilisé par des archers pratiquant du tir parcours ou… la chasse à l’arc ! Mais ne t’y trompes pas, il n’est pas obligatoirement tout de bois…

C’est un arc, selon les modèles, monobloc (poignée et branche d’un seul tenant) ou démontable (branches et poignée séparées). Il peut être utilisé avec un repose flèche, mais c’est le tapis de la fenêtre d’arc qui en fait office parfois. Ni viseur, ni absorbeur de vibrations… des silencieux de cordes tout au plus, voici les éléments de ton arc de chasse.

L’arc droit, injustement nommé longbow

C’est un arc à simple courbure, en croissant de lune, qui obtient sa dénomination si, et seulement si, arc bandé, la corde ne touche pas le ventre de l’arc (intérieur des branches), pas même à la sortie de la poupée !

Il est catégorisé longbow dans certaines disciplines de parcours, mais à tort : il n’en est pas un ! Le longbow est un arc traditionnel anglais qui doit son nom à ses dimensions : environ deux mètres de haut !

L’arc hybride : impossible à catégoriser !

L’hybride, le dernier né du génie créateur des facteurs d’arc. Il n’est pas un chasse, car se tire en instinctif, mais n’est pas un longbow car présente une double courbure plus ou moins prononcé.

Il change de catégorie en fonction de la discipline pratiquée : arc chasse en tir campagne et salle, arc nu en nature et 3D, inclassable dans les autres, donc en scratch !

Les arcs traditionnels : arcs droits et autres en pagaille

Infini sujet que les arcs traditionnels… il y en a autant qu’il y a de cultures, actuelles ou disparues ! Mais puisque tu es curieux, nous allons tout de même en citer quelques-uns.

Tout d’abord l’arc long, parfois nommé arc droit (attention aux mélanges !), héritier du longbow anglais. Il est monobloc, de bois ou composite, et est très apprécié des tireurs instinctifs, tant pour le parcours que pour la chasse.

L’arc de cavalerie, parfois appelé shortbow, une variante de l’arc chasse. Il se caractérise par sa double courbure, ce qui en fait un traditionnel recurve.

Et dans d’autres pays, très utilisé et dont la pratique est reconnue comme un sport, nous trouvons le fameux arc mongol (shortbow) et pour finir sur une touche zen, le yumi, l’arc japonais utilisé dans la pratique du Kyud?.

Les arcs à proscrire : le côté obscur du business de l’archerie

Tu te demandes pourquoi je parle de business ? Parce que dès qu’il y a un arc à vendre dans un magasin de sport (jingle au banjo…) ou de particulier à particulier (site, appli ou réseaux sociaux), il s’agit de faire de l’argent et rien d’autre.

Tu me diras que les grandes marques de l’archerie aussi en ont fait leur beurre : Hoyt, Win&Win, Bear, Black Widow… Oui, sauf qu’eux sont historiquement des facteurs d’arc qui se sont développés. Ils font de l’argent avec des arcs, mais ils ont une réelle maîtrise technique, depuis la conception à la fabrication en passant par le choix des matériaux et les finitions.

Donc, sauf avis contraire d’un archer expérimenté, tu fuis les arcs d’occasion et de magasins « généralistes ». Les premiers parce qu’on ne sait pas par quoi ils sont passés… les seconds parce que leur qualité ne vaut pas leur prix, et qu’ils manquent de fiabilité !

Tu achètes ton matériel en archerie et uniquement après avoir consulté ton entraîneur. Tu ne cours ainsi aucun risque quant au choix de ton arc et de son rapport qualité/prix.